Dimanche du Christ Roi
Évangile selon Saint Jean (18, 33-37)
En ce temps-là, Pilate dit à Jésus : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « Dis-tu cela de toi-même ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Ceux de ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi ; qu’as-tu fait ? » Jésus répondit : « Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais non, mon royaume n’est point d’ici. » Pilate lui dit alors : « Tu es donc roi ? » Jésus répondit : « Tu dis bien ; je suis roi. Et si je suis né, si je suis venu dans le monde, c’est afin de rendre témoignage à la vérité ; quiconque est pour la vérité écoute ma voix. »
Quelle nécessité y avait-il à ce que le Fils de Dieu souffre pour nous ? Une grande nécessité, que l’on peut résumer en deux points : nécessité de remède à l’égard de nos péchés, nécessité d’exemple pour notre conduite… Car la Passion du Christ nous fournit un modèle valable pour toute notre vie… Si tu cherches un exemple de charité : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13)… Si tu cherches la patience, c’est sur la croix qu’on la trouve au maximum… Le Christ a souffert de grands maux sur la croix, et avec patience, puisque « couvert d’insultes il ne menaçait pas » (1P 2,23), « comme une brebis conduite à l’abattoir, il n’ouvrait pas la bouche » (Is 53,7)… « Courons donc avec constance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de notre foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré, sans avoir de honte, l’humiliation de la croix » (He 12,1-2).
Si tu cherches un exemple d’humilité, regarde le crucifié. Car un Dieu a voulu être jugé sous Ponce Pilate et mourir… Si tu cherches un exemple d’obéissance, tu n’as qu’à suivre celui qui s’est fait obéissant au Père « jusqu’à la mort » (Ph 2,8). « De même que la faute commise par un seul, c’est-à-dire Adam, a rendu tous les hommes pécheurs, de même tous deviendront justes par l’obéissance d’un seul » (Rm 5,19). Si tu cherches un exemple de mépris pour les biens terrestres, tu n’as qu’à suivre celui qui est le « Roi des rois et Seigneur des seigneurs », « en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (1Tm 6,15 ; Col 2,3) ; sur la croix il est nu, tourné en dérision, couvert de crachats, frappé, couronné d’épines, et enfin, abreuvé de fiel et de vinaigre.
Si tu cherches un exemple d’humilité, regarde le crucifié. Car un Dieu a voulu être jugé sous Ponce Pilate et mourir… Si tu cherches un exemple d’obéissance, tu n’as qu’à suivre celui qui s’est fait obéissant au Père « jusqu’à la mort » (Ph 2,8). « De même que la faute commise par un seul, c’est-à-dire Adam, a rendu tous les hommes pécheurs, de même tous deviendront justes par l’obéissance d’un seul » (Rm 5,19). Si tu cherches un exemple de mépris pour les biens terrestres, tu n’as qu’à suivre celui qui est le « Roi des rois et Seigneur des seigneurs », « en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (1Tm 6,15 ; Col 2,3) ; sur la croix il est nu, tourné en dérision, couvert de crachats, frappé, couronné d’épines, et enfin, abreuvé de fiel et de vinaigre.
Saint Thomas d’Aquin
Vous êtes Roi pour l’éternité, ô mon Dieu; et votre Royaume n’est pas un Royaume d’emprunt. Lorsque l’on dit au Credo que « Votre Royaume n’aura pas de fin », il est rare que mon cœur n’en éprouve pas une joie toute particulière. Je vous loue, Seigneur, je vous bénis à jamais! Enfin, votre Royaume durera éternellement! Ne tolérez pas, mon Maître, qu’en vous adressant la parole on se croie permis de ne le faire que des lèvres. Il est clair qu’on n’aborde pas un prince avec le même laisser-aller qu’un paysan ou de pauvres femmes comme nous, qu’il est toujours permis de traiter sans façon.
Dans ma simplicité, je ne sais pas parler à ce Divin Roi, mais son humilité est si grande qu’il ne manque pas de m’écouter et me permet d’approcher de lui. Ses gardes non plus ne me repoussent pas, car les anges qui l’entourent connaissent les goûts de leur Roi : ils n’ignorent pas que cette simplicité d’un petit berger bien humble, qui en dirait davantage – le Roi voit bien – s’il en savait davantage, lui est plus agréable que tous les raisonnements choisis des plus sages et des plus savants, quand l’humilité leur manque.
Mais si notre Roi est bon, ce n’est pas une raison pour que nous soyons discourtois. Et ne serait-ce que pour le dédommager de l’infection que lui apporte l’approche d’une personne telle que moi, il est juste que nous nous efforcions de bien connaître sa noblesse et sa grandeur. En vérité, il suffit de l’approcher pour en être instruit..Si, en approchant de lui, mes filles, vous réfléchissez, vous vous demandez à qui vous allez parler, ou à qui vous parlez déjà, mille vies comme les nôtres ne suffiront pas pour concevoir les égards que mérite un tel Seigneur, Celui devant qui les anges tremblent, qui commande à tout, qui peut tout, et pour qui vouloir c’est faire.
Dans ma simplicité, je ne sais pas parler à ce Divin Roi, mais son humilité est si grande qu’il ne manque pas de m’écouter et me permet d’approcher de lui. Ses gardes non plus ne me repoussent pas, car les anges qui l’entourent connaissent les goûts de leur Roi : ils n’ignorent pas que cette simplicité d’un petit berger bien humble, qui en dirait davantage – le Roi voit bien – s’il en savait davantage, lui est plus agréable que tous les raisonnements choisis des plus sages et des plus savants, quand l’humilité leur manque.
Mais si notre Roi est bon, ce n’est pas une raison pour que nous soyons discourtois. Et ne serait-ce que pour le dédommager de l’infection que lui apporte l’approche d’une personne telle que moi, il est juste que nous nous efforcions de bien connaître sa noblesse et sa grandeur. En vérité, il suffit de l’approcher pour en être instruit..Si, en approchant de lui, mes filles, vous réfléchissez, vous vous demandez à qui vous allez parler, ou à qui vous parlez déjà, mille vies comme les nôtres ne suffiront pas pour concevoir les égards que mérite un tel Seigneur, Celui devant qui les anges tremblent, qui commande à tout, qui peut tout, et pour qui vouloir c’est faire.
Sainte Thérèse d’Avila