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Acte d'amour 

Désirant vous aimer, ô mon Dieu ! autant qu’il est possible à une faible créature, je veux que toutes mes pensées, tous mes désirs, tous mes sentiments, toutes mes aspirations, tous les battements de mon cœur tous mes mouvements, soient autant d’actes d’amour.
Je veux que tous les caractères que je tracerai en écrivant, que tous les mots, que toutes les lettres que je verrai en lisant, soient pour moi comme autant d’actes d’amour.
Je voudrais pouvoir vous offrir tous les jours autant d’actes du plus fervent amour qu’il y a de grains de sable sur les rivages de la mer, qu’il y a de feuilles d’arbres dans les forêts, d’atomes dans l’air, qu’il y a d’êtres créés, et les multiplier à l’infini.
Je vous offre, ô mon Dieu ! pour suppléer à mon impuissance, tous les actes d’amour que font tous les anges et tous les saints qui sont au ciel et sur la terre, tous les actes d’amour de la très sainte Vierge, et, par dessus tout, les actes d’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ pour vous.
0 mon Dieu ! que ne puis-je vous aimer autant que vous le méritez !
Donnez-moi donc un cœur de Séraphin, ou plutôt, mettez dans mon cœur l’amour de tous les Séraphins, l’amour de tous les saints, l’amour de tous les cœurs et augmentez-le sans cesse, afin que je vous aime, ô mon Dieu ! autant que je désire vous aimer.

Bonheur de la vie religieuse

Vous dirais-je un mot du bonheur que nous éprouvons depuis le jour fortuné de notre profession. C’est maintenant que nous savourons toute la douceur du joug du Seigneur; c’est maintenant que nous sentons la vérité de cette parole : que quiconque abandonne tout pour Dieu, reçoit, dès ici-bas, un centuple de paix et de bonheur, que ne sauraient comprendre ceux qui ne l’ont pas éprouvé.
Oh ! Qu’il fait bon se donner au Seigneur sans réserve ! Sans doute la vie religieuse a ses épreuves et ses croix, mais qu’elles sont douces en comparaison de celles du monde. Heureux donc ceux à qui le Seigneur donne cette sublime vocation; plus heureux encore ceux qui en remplissent parfaitement les obligations ! (…)
O heureuses, mille fois heureuses les personnes que Dieu appelle à l’état de la vie religieuse, et qui répondent avec générosité à cette grande grâce. Il faut qu’elles s’efforcent de s’élever à la perfection de cette belle vie, et cela n’est pas si difficile qu’on le pense, car il ne fait que descendre, et descendre plus bas qu’on peut. Quand on embrasse cette sainte vie, c’est le moment de s’humilier, de se faire petit, de s’anéantir, de se voir infiniment au-dessous de toutes les personnes avec lesquelles on vit, de se voir sous leurs pieds, comme les ordures de la maison.
Vie du Père Muard, Abbé Brullée