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Prologue de la Règle de saint Benoît (extraits)

Écoute, mon fils, les préceptes du Maître et prête l’oreille de ton cœur. Reçois volontiers l’enseignement d’un si bon père et mets-le en pratique, afin de retourner par l’exercice de l’obéissance à celui dont t’avait éloigné la lâcheté de la désobéissance. C’est à toi donc maintenant que s’adresse ma parole, à toi, qui que tu sois, qui renonces à ta volonté propre et prends les fortes et nobles armes de l’obéissance, pour combattre sous l’étendard du Seigneur Christ, notre véritable Roi. (…)
Levons-nous donc, enfin, l’Écriture nous y invite: “L’heure est venue, dit-elle, de sortir de notre sommeil.” Ouvrons les yeux à la lumière qui divinise. Ayons les oreilles attentives à l’avertissement que Dieu nous adresse chaque jour : “Si vous entendez aujourd’hui sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs”, et ailleurs: “Que celui qui a des oreilles, entende ce que l’Esprit dit aux Églises.” Et que dit-il ? “Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Courez pendant que vous avez la lumière de Ia vie, de peur que les ténèbres de la mort ne vous saisissent.” (…)
C’est à cette fin que nous voulons fonder une école où l’on serve Ie Seigneur. Dans cette institution, nous espérons ne rien établir de rude ni de pesant. Si toutefois, il s’y rencontrait quelque chose d’un peu rigoureux, qui fût imposé par l’équité pour corriger nos vices et sauvegarder la charité, garde-toi bien, sous l’empire d’une crainte subite, de quitter la voie du salut dont les débuts sont toujours difficiles. En effet, à mesure que l’on progresse dans la vie religieuse et dans la foi, le cœur se dilate, on court dans la voie des commandements de Dieu, rempli d’une douceur ineffable de dilection. Ne nous écartant donc jamais de son enseignement, et persévérant jusqu’à la mort dans la pratique de sa doctrine au sein du monastère, participons par la patience aux souffrances du Christ et méritons d’avoir une place dans son royaume. Amen.
Traduction de D. Ph. SCHMITZ, Maredsous 1975

Des dispositions à apporter à la psalmodie

Nous avons foi que Dieu est présent partout et que ses yeux considèrent en tout lieu les bons et les méchants. Mais surtout, il faut être fermement assuré qu’il en est ainsi lorsque nous assistons à l’office divin. Ayons donc toujours dans la mémoire ce que dit le Prophète : “Servez le Seigneur dans la crainte.” Et encore : “Psalmodiez avec sagesse.” Et : “Je vous chanterai en présence des Anges.” Considérons donc comment nous devons nous tenir en la présence de la Divinité et de ses Anges, et conduisons-nous dans la psalmodie de manière que notre esprit concorde avec notre voix.
Règle de saint Benoît – Chapitre 19
Traduction de D. Ph. SCHMITZ, Maredsous 1975
Du bon zèle que doivent avoir les moines
Comme il y a un zèle d’amertume, mauvais, qui sépare de Dieu et conduit en enfer, de même il y a un bon zèle qui éloigne des vices, et conduit à Dieu et à la vie éternelle. C’est ce zèle que les moines doivent pratiquer avec une ardente charité, c’est-à-dire ils s’honoreront mutuellement de leurs prévenances. Ils supporteront très patiemment les infirmités d’autrui, tant celles du corps que celles de l’esprit. Ils s’obéiront à l’envi les uns aux autres. Nul ne recherchera ce qu’il juge utile pour soi, mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui. Ils se rendront chastement les devoirs de la charité fraternelle. Ils auront pour Dieu une crainte inspirée par l’amour; ils auront pour leur abbé une dilection humble et sincère. Ils ne préfèreront absolument rien au Christ, lequel daigne nous conduire tous ensemble à la vie éternelle.
Règle de saint Benoît – Chapitre 72
Traduction de D. Ph. SCHMITZ, Maredsous 1975