2 novembre

Commémoration de tous les fidèles défunts

  • Commémoration de tous les fidèles défunts. Après s’être réjouie hier avec ses membres triomphants, l’Eglise prie aujourd’hui pour ses membres souffrants, afin de hâter leur délivrance.
  • En Pannonie, en 303 saint Victorin, évêque et martyr ; saint Jérôme le cite parmi les écrivains ecclésiastiques.
  • À Bourges, en 1521, la bienheureuse Marguerite de Lorraine, veuve. Aïeule du roi Henri IV, elle dut gouverner le duché de Lorraine pendant la minorité de ses enfants, puis se retira dans un couvent de clarisses où elle vécut saintement les vingt dernières années de sa vie.
  • En Angleterre, le bienheureux Jean Bodey, martyr en 1583.

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« Le soin qu’on doit avoir pour les morts », livre de l’évêque saint Augustin

Le soin des funérailles, la qualité de la sépulture, la pompe des obsèques sont davantage une consolation pour les vivants qu’un secours pour les morts, Et cependant, il ne faut ni mépriser, ni négliger les corps des défunts, – surtout ceux des justes et des fidèles –, dont l’âme s’est saintement servie comme d’organes et d’instruments pour toutes les œuvres bonnes. Et si déjà le vêtement d’un père, son anneau ou un objet de ce genre sont d’autant plus chers aux enfants que leur affection est plus grande envers leurs parents, les corps mêmes, en aucune manière, il ne faut les mépriser. Ne les portons-nous pas beaucoup plus familièrement plus étroitement unis à notre être que n’importe quel vêtement ? Ils ne sont pas surajouté, tel un ornement ou un appui extérieurs. Ils appartiennent à la nature même de l’homme. C’est bien pour ce motif qu’une piété attentive veille avec tant de soin aux funérailles des anciens justes, à la célébration de leurs obsèques, à la préparation des sépultures. Eux-mêmes d’ailleurs, de leur vivant, ont recommandé à leurs fils le soin de leur sépulture ou même le transfert de leurs corps, 

L’affection de celui qui se souvient et qui prie est témoignée aux défunts par les fidèles qui leur étaient les plus chers. Il n’est pas douteux qu’elle ne soit utile à ceux qui, tandis qu’ils vivaient dans un corps, se sont rendus dignes d’un tel hommage. Supposons cependant qu’une nécessité urgente ait rendu l’inhumation impossible ou encore qu’il n’ait pas été possible de porter les corps en terre bénite, il ne faudrait pas pour autant omettre les supplications pour les âmes des défunts. Cette prière, l’Eglise la prend en charge et même lorsqu’elle tait leur nom, elle inclut dans sa commémoration tous ceux qui sont décédés dans la communauté chrétienne et catholique. Il en est à qui manquent les suffrages des parents ou des fils, des proches ou des amis, elle, la pieuse mère de tous, s’acquittera envers tous de ce devoir. Mais si ces supplications qu’inspirent la foi droite et la piété pour les morts venaient à manquer, il ne servirait, je pense, de rien aux âmes que les corps inanimés soient ensevelis même en terre bénite. 

Par conséquent, ne pensons pas pouvoir atteindre les morts dont nous avons souci autrement que par les solennelles supplications pour eux des sacrifices de l’autel, des prières et des aumônes. Et encore, une restriction s’impose : ces suffrages ne profitent pas à tous ceux pour qui on les offre mais à ceux-là seuls qui en ont, de leur vivant, mérité le profit. Il ne nous appartient pas de faire ce discernement. Il nous faut donc intercéder pour tous les baptisés, ainsi nul de ceux que peuvent et doivent atteindre ces bienfaits ne sera oublié. 

Et il vaut mieux que ces prières soient superflues à certains, qui n’en recevront plus ni bien ni mal, que de manquer à ceux qui en attendent profit. Chacun cependant met d’autant plus de zèle à s’acquitter de ce devoir envers ses proches que lui-même pourra l’obtenir des siens. Tout ce que l’on dépense néanmoins pour l’inhumation du corps n’est pas une aide en vue du salut, c’est un devoir d’humanité, il relève de cette affection par laquelle nul jamais ne haît sa propre chair. Aussi doit-on, dans toute la mesure du possible, prendre soin de la chair de son prochain tandis que s’en est allé celui qui s’en chargeait. Et si ceux qui ne croient pas à la résurrection agissent ainsi, combien plus doivent le faire ceux qui ont la foi. Puisse donc ce devoir rendu à un corps sans vie mais appelé à ressusciter et à demeurer dans l’éternité être aussi en quelque sorte un témoignage de cette même foi.