21 mars
Saint Benoît

- Fête de saint Benoît, abbé, patriarche des moines d’Occident. Saint Benoît, le « patriarche des moines d’Occident », naquit à Nurcie (Italie) vers l’an 480. Après ses quelques années de vie solitaire dans la grotte de Subiaco, sa réputation de sainteté et l’éclat de ses miracles lui attirèrent un grand nombre de disciples, ce qui lui permit de fonder douze monastères, puis la grande abbaye du Mont-Cassin, qu’il dirigea jusqu’à sa mort, survenue en 547. La « Règle de saint Benoît » est un monument de sagesse qui continue à régir la vie des monastères bénédictins et cisterciens. Son principe fondamental est « qu’en toutes choses Dieu soit glorifé ». Cette gloire de Dieu, le moine veut y contribuer tout d’abord par l’action liturgique et la récitation de l’ofce, qui occupe la majeure partie de son temps. Une judicieuse répartition des travaux manuels et intellectuels assure en outre au disciple de saint Benoît une formation religieuse profonde et les moyens de subsistance nécessaires à la vie de chaque monastère. Le fondateur souhaitait que ces monastères fussent, au milieu d’un monde bouleversé par le péché et la violence, des oasis de « paix » et de « charité » divines. Saint Benoît voulut mourir debout dans l’oratoire du monastère, les mains tendues vers le ciel : « Dieu seul, plaire à Dieu, lui donner de la gloire, voilà tout saint Benoît » (Dom Placide de Roton).
- En Egypte, au IVe siècle, saint Sérapion, évêque de Thmuis, auxiliaire de saint Athanase dans la lutte contre l’arianisme et comme lui exilé.
- À la même époque, un autre Sérapion, abbé d’Antinoé, qui gouverna jusqu’à dix mille moines.
- Dans le Lyonnais, au Ve siècle, saint Lupicin, abbé.
- À Ronco, en Italie, en 1858, sainte Bénédicte Cambiagio Frassinello. Avec son mari, d’un commun accord, ils renoncèrent à la vie conjugale pour embrasser la vie religieuse. Elle fonda l’Institut des Soeurs Bénédictines de la Providence, pour l’éducation des jeunes filles pauvres et délaissées.
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Homélie de saint Pierre Damien, évêque
Sermon 9, pour saint Benoît
Voici que nous, nous avons tout quitté et vous avons suivi. Parole solennelle, grande promesse, œuvre sainte, digne de bénédiction : tout quitter et suivre le Christ. Ce sont ces paroles engageant à la pauvreté volontaire qui ont fait naître les monastères, qui ont surabondamment rempli de moines les cloîtres, d’anachorètes les forêts. Ce sont elles en effet dont l’Église chante : À cause des paroles de vos lèvres, moi, j’ai observé de rudes voies ; elles recevront le repos en retour du labeur, les richesses en retour de la pauvreté, la récompense en retour de la tribulation. Il est assurément grand de tout quitter, mais il est plus grand de suivre le Christ, car nous lisons que beaucoup ont tout quitté sans avoir suivi le Christ. Voilà l’œuvre, voilà le labeur, voilà le condensé du salut de l’homme ; et nous ne pouvons pas suivre le Christ si nous n’abandonnons pas tout, car il s’élance comme un géant pour parcourir sa route, et celui qui est chargé ne peut le suivre.
Voici, dit-il, que nous, nous avons tout quitté, non seulement les biens du monde, mais aussi les désirs de l’esprit ; car il ne quitte pas tout, celui qui conserve ne fût-ce que lui-même ; bien plus, au contraire, rien ne sert d’avoir quitté tout le reste sans s’être quitté, puisque aucun autre fardeau n’est plus pesant pour l’homme que l’homme lui-même. En effet, quel tyran est plus cruel, quel pouvoir plus dur pour l’homme que sa propre volonté ? Il poursuit : Qu’y aura-t’il donc pour nous ? Pierre a déjà tout quitté, non seulement il suit déjà, mais il a même longtemps suivi ; et maintenant il demande pour la première fois ce qu’il va recevoir. Quoi donc, Pierre ? N’as-tu pas promis obéissance sur simple écoute, sans passer de contrat ? Mais écoutez maintenant ce que dit le Seigneur Dieu, et prêtez attention à l’espérance que nous devons avoir au milieu du monde fluctuant. Vous siégerez, dit le Seigneur, dit la Vérité. Session solennelle, agréable repos, plein contentement !
Mais pour éviter qu’une attente prolongée ne brise la douceur de cette grande promesse, le Christ calme l’instabilité de notre esprit par une parole plus douce. Car il sait de quoi nous sommes façonnés, que notre pusillanimité ne supporte pas les retards d’un délai ; aussi répond-il à cette pensée dans sa bonté, et il va même au-devant d’elle à cet égard en disant : Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, maison, frères, sœurs, père, mère, épouse, enfants ou terres, recevra le centuple et possédera la vie éternelle. Elle a été fermée, à coup sûr, la bouche de ceux qui disent le mal. Et désormais, qu’ils soient confondus, tous ceux qui commettent l’iniquité en pure perte. Car nous avons la promesse de cette vie présente en même temps que de la future, et il est clair que la promesse du centuple vaut pour le temps présent, ce qu’atteste la suite : et il possédera la vie éternelle.
Que ceux donc qui n’ont pas encore reçu le centuple scrutent leur cœur, et qu’ils examinent avec soin toutes les activités de leurs mains ; aucun doute qu’ils ne trouvent un coin ou un repaire que le Seigneur ne connaît pas. Mais qu’est-ce que ce centuple, sinon les consolations, les visites, et les prémices de l’Esprit qui est plus doux que le miel, sinon le témoignage de notre conscience, sinon la joyeuse et très agréable attente des justes, sinon le souvenir de l’abondante suavité de Dieu, et la vraiment grande profusion de sa douceur, qu’il n’est pas nécessaire d’expliquer à ceux qui en ont eu l’expérience, et que nul ne peut exprimer aux autres par nos mots ? Mais à qui ce passage entier de la lecture évangélique peut-il s’appliquer aussi particulièrement qu’à notre Père et Maître, le bienheureux Benoît ? Celui-ci, dès son jeune âge, quitta le monde et son éclat, et d’une course très rapide suivit le Christ en sa course, et il n’eut de cesse qu’il ne l’eût atteint.