12 mars
Saint Grégoire le Grand

- Fête de saint Grégoire le Grand. Né dans une famille sénatoriale vers 540, saint Grégoire, surnommé « le Grand » à cause de l’influence qu’il exerça dans l’Église, fut d’abord préfet de la ville de Rome. Devenu moine, vers 575, il fut légat pontifical à la cour de Constantinople, puis dirigea l’abbaye de Saint-André, à Rome. Élu pape en 590, son activité s’exerça en de nombreux domaines. Il modifia et unifia les cérémonies de la messe (on lui attribue une influence décisive sur les règles du chant liturgique, ou plain-chant, que l’on nomme aujourd’hui chant « grégorien »). Il favorisa la fondation de nombreuses abbayes. Il s’occupa de la mise en valeur des propriétés de l’Église pour subvenir à la misère sociale de son temps. Par ses entreprises missionnaires – notamment l’envoi de moines en Angleterre sous la direction de saint Augustin de Cantorbéry –, par toute son activité diplomatique, il fit beaucoup pour l’extension de l’Église. Durant toute sa vie, il souffrit de terribles maux d’estomac, qui souvent l’obligeaient à rester alité. Il mourut en 604. Saint Grégoire est l’un des quatre grands docteurs de l’Église d’Occident avec saint Ambroise, saint Augustin et saint Jérôme.
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En Bretagne, saint Pol de Léon, qui convertit les païens de cette province, au VIe siècle.
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Saint Grégoire le Grand
Grégoire le Grand est romain et fils du sénateur Gordien. Il étudie la philosophie dans sa jeunesse et il exerce d’abord la charge de préteur, puis il fonde après la mort de son père, six monastères en Sicile et un septième à Rome, sous le nom de Saint-André, dans sa propre demeure près de la basilique des Saint-Jean-et-Paul, sur le clivus Scauri. C’est là qu’il professe la vie monastique sous la direction d’Hilarion et de Maximien et qu’il devient ensuite abbé. Bientôt créé cardinal-diacre, il est envoyé par le pape Pélage à Constantinople comme légat auprès de l’empereur Tibère-Constantin. L’intervention de Grégoire obtient un résultat mémorable. Il réfute si bien le patriarche Eutychius qui venait d’écrire contre la véritable et tangible résurrection des corps que l’empereur ordonne de jeter le livre au feu. Eutychius lui-même, tombé malade et sur le point de mourir, saisit la peau de sa main et déclare devant de nombreux témoins : « Je confesse que nous ressusciterons tous en cette chair. »
Revenu à Rome où Pélage est mort de la peste, Grégoire est élu pape à l’unanimité. Il récuse cet honneur et s’y oppose aussi longtemps qu’il le peut. Sous un habit d’emprunt il se cache dans une caverne, mais une colonne de feu indique sa retraite et sa consécration a lieu à Saint-Pierre. Son pontificat laisse à ses successeurs de nombreux témoignages de doctrine et de sainteté. Chaque jour, il accueille des pèlerins à sa table ; c’est ainsi qu’il lui est arrivé de recevoir un ange et même le Seigneur des anges, sous l’apparence d’un pèlerin. Il fait dresser une liste des pauvres de la ville et de la campagne et subvient généreusement à leurs besoins. Il rétablit la foi catholique, chancelante en beaucoup d’endroits : il réprime les donatistes en Afrique, les ariens en Espagne et il expulse les agnoètes d’Alexandrie. Il refuse le pallium à Syagrius, évêque d’Autun, tant que celui-ci n’aura pas chassé de la Gaule les néophytes hérétiques. Il contraint les Goths d’abandonner l’hérésie arienne.
Grégoire envoie en Grande-Bretagne Augustin et d’autres moines doctes et saints ; il convertit cette île à la foi de Jésus Christ, ce qui lui vaut d’être appelé avec raison apôtre de l’Angleterre par le prêtre Bède. Il réprime l’audace de Jean, patriarche de Constantinople, qui s’arroge le nom d’évêque de l’Eglise universelle. L’empereur Maurice interdit aux soldats de se faire moines, mais Grégoire l’amène à revenir sur sa décision. Grégoire enrichit encore l’Eglise de très saintes lois et institutions. Au cours d’un synode rassemblé à Saint-Pierre, il établit beaucoup d’usages, entre autres ceux-ci : à la messe, le Kyrie eleison sera répété neuf fois ; l’on dira l’alleluia, sauf de la Septuagésime à Pâques ; on ajoutera au Canon : « Etablis dans la paix qui vient de toi le cours de notre vie. » Il développe aussi les litanies, les stations et l’office ecclésiastique.
Grégoire veut qu’on mette en honneur les quatre conciles de Nicée, de Constantinople, d’Ephèse et de Chalcédoine à l’égal des quatre Evangiles. Aux évêques de Sicile qui selon l’ancienne coutume des Eglises se rendent à Rome tous les trois ans, il accorde d’y venir seulement tous les cinq ans. Il compose de nombreux ouvrages et tandis qu’il les dicte, le diacre Pierre atteste avoir vu souvent, au-dessus de la tête du pontife, l’Esprit-Saint sous forme de colombe. Tout ce qu’il dit, fait, écrit et décrète mérite admiration, surtout qu’il est de santé précaire et souvent malade. Enfin ayant accompli de nombreux miracles, le 12 mars après un pontificat de treize ans, cinq mois et dix jours, il est appelé à la béatitude éternelle. Les Grecs aussi célèbrent cette date avec des honneurs particuliers à cause de l’insigne sagesse et sainteté de ce pontife. Le corps de Grégoire est enseveli dans la basilique Saint-Pierre, près de la sacristie.