17 octobre

Sainte Marguerite-Marie

  • Fête sainte Marguerite-Marie Alacoque, vierge de la Visitation Sainte-Marie, patrone secondaire de nos monastères, célèbre par les apparitions de Notre-Seigneur lui commandant de propager la dévotion à son Coeur Sacré ; cette mission fut pour elle l’occasion d’épreuves qu’elle endura héroïquement. Elle mourut à Paray-le-Monial, en 1690.
  • En Angleterre, saint Richard Gwyn, martyr en 1584.
  • En Italie, en 1902, le bienheureux Contardo Ferrini, du tiers-Ordre de saint François, professeur à l’Université ; il exerça sa charité dans les conférences de saint Vincent de Paul et travailla de tout son pouvoir à la ruine des doctrines antichrétiennes.

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Sainte Marguerite-Marie Alacoque

Marguerite-Marie Alacoque, née au sein d’une famille honorable dans un bourg du diocèse d’Autun, fut, dès sa plus tendre enfance, admirablement prévenue de la grâce ; comme d’instinct, elle s’engagea dans la voie de la perfection, et dirigea les premiers élans de son cœur innocent vers le genre de vie intérieure vers lequel la divine Providence l’avait destinée. Encore jeune et jouissant à peine de l’usage de sa raison, elle n’avait pas de plus grand bonheur que de rester à genoux et les mains jointes, en présence du céleste Epoux, de lui donner son cœur et de lui vouer sa virginité ; car Jésus lui inspirait la pensée de faire ce vœu bien au-dessus de son âge. Le désir de plaire au Sauveur aussi bien que sa dévotion pour la Mère de Dieu, à qui elle sut que son divin Fils l’avait confiée, s’accrurent avec les années. Cet amour du Christ, qu’elle nourrissait par des méditations prolongées durant des heures entières, lui fit ardemment désirer de souffrir, pour ressembler à Celui qu’elle aimait uniquement. Aussi affligea-t-elle son corps par des jeûnes, des veilles et d’autres rigueurs, jusqu’à tomber malade. Au milieu des longues vexations qu’elle eut à supporter après la mort de son père, de la part de ceux qui administraient ses biens, elle imita toujours le Sauveur doux et humble de cœur, et parvint ainsi rapidement à une grande sainteté, alors qu’elle vivait encore dans le monde. 

Entrée dans l’ordre de la Visitation Sainte-Marie, à Paray, pour être plus loin de sa famille, elle offrit en sa personne, dès le noviciat, un incontestable modèle de sainteté, par la pratique de toutes les vertus de la vie religieuse. A cette époque, le Christ commence à glorifier son épouse par les dons d’une sublime oraison, des paroles intérieures et d’autres faveurs célestes, la préparant ainsi plus directement à ses desseins. Parmi toutes les apparitions dont elle fut favorisée, la plus célèbre est celle où Jésus, pendant que sa servante priait devant la sainte Eucharistie, s’offrit à ses regards et lui montra, dans sa poitrine ouverte, son divin Cœur tout enflammé et entouré d’épines. C’est alors qu’il lui ordonna d’établir un culte public envers son Cœur, en retour de son immense amour et en réparation des outrages des hommes ingrats, avec promesse de grandes grâces en récompense. Comme elle hésitait, par humilité, se disant incapable d’une telle entreprise, il l’affermit en l’assurant de son secours et en lui prédisant le succès. Depuis lors, cette épouse très fidèle du Christ, ne parut avoir d’autre aspiration, d’autre but dans ses paroles, dans ses actes, dans ses écrits, dans le sacrifice perpétuel de sa vie, que de voir tous les hommes rendre au très saint Cœur de Jésus ce culte intérieur et extérieur, qu’elle savait devoir être agréable au Sauveur. Bientôt son désir commença à se réaliser merveilleusement, et, dans la suite, le culte du Sacré-Cœur reçut l’approbation du Saint-Siège. Combien cette dévotion est excellente dans ses fruits, tout l’univers catholique l’atteste. 

Ce que Marguerite-Marie avait instamment demandé au Seigneur, à savoir, que les grâces éclatantes dont il la gratifiait devinssent pour elle une source d’opprobres, elle l’obtint largement. Car, soit dans le monastère soit au dehors, il ne manqua pas de personnes qui, la croyant, ou du moins la soupçonnant victime d’une misérable illusion, la poursuivirent de leurs sarcasmes ou la soumirent souvent à de pénibles épreuves. Dans ces circonstances, l’humilité, la patience, l’obéissance et la charité de la douce vierge, brillèrent sans cesse du plus vif éclat. Elle supporta également avec une invincible constance, de la part d’étrangers, des insultes et des menaces, pour avoir osé renvoyer du noviciat une jeune fille de noble extraction. A ces peines vinrent s’ajouter de graves et longues maladies, durant lesquelles les remèdes prescrits par les médecins pour la soulager ne faisaient que lui nuire. Cependant, absorbée dans le divin Cœur du Christ et embrasée du feu de sa charité, elle désirait toujours souffrir davantage. 

Au cours de sa dernière maladie, qu’elle supporta très patiemment, la pensée du jugement divin la remplit tout à coup d’une telle crainte que, saisissant son crucifix en tremblant et en pleurant, elle implorait miséricorde ; mais les divines consolations vinrent bientôt réjouir son âme. Enfin, comme une victime consommée par la charité, elle s’envola vers l’Epoux, le dix-septième jour d’octobre, à l’âge de quarante-trois ans. Des miracles prouvèrent qu’elle était parvenue à la gloire céleste. Lorsqu’on les eut juridiquement constatés, le Souverain Pontife Pie IX, à la grande reconnaissance des âme pieuses, l’inscrivit au nombre des bienheureuses Vierges, le quatorzième jour des calendes d’octobre de l’an mille huit cent soixante-quatre.