22 juillet

Sainte Marie-Madeleine

  • Fête de sainte Marie-Madeleine, pénitente, soeur de Marthe et de Lazare, patronne de notre monastère ; elle fut chargée par le Seigneur d’annoncer aux disciples sa Résurrection.
  • À Marseille, au Ve siècle, saint Salvien, prêtre, ami de saint Honorat et de saint Vincent de Lérins, auteur d’écrits réputés.
  • Au monastère de Fontenelle, en 668, saint Wandrille, abbé. Marié, il abandonna le monde pour la vie religieuse, ainsi que sa jeune femme. Après quelques années de formation, se dirigeant vers
  • l’Irlande, il fut retenu au passage par saint Ouen et fonda le monastère qui est devenu célèbre sous son nom.
  • En Angleterre, les saints Philippe Evans, jésuite, et Jean Lloyd, prêtre séculier, martyrs en 1679.

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Sermon de Saint Grégoire

Marie-Madeleine qui avait été connue comme pécheresse dans la ville, a lavé de ses larmes, en aimant la Vérité, les souillures de ses crimes. Et ainsi s’accomplit la parole de la Vérité : «Beaucoup de péchés lui ont été remis parce qu’elle a beaucoup aimé». Car celle qui d’abord était restée froide en péchant, s’étant mise à aimer, était embrasée d’ardeur. C’est elle qui, au tombeau du Seigneur, même quand les disciples s’en allaient, ne s’en allait pas. Elle cherchait celui qu’elle n’avait pas trouvé, pleurait en le cherchant et, embrasée du feu de son amour, brûlait du désir de celui qu’elle avait cru enlevé. D’où il arriva que celle-là seule vit Jésus, qui était restée pour le chercher; car assurément, ce qui fait l’efficacité des bonnes œuvres, c’est la persévérance.

Elle chercha donc d’abord sans rien trouver; elle persévéra dans sa recherche, ce qui lui valut de trouver. Il se fit que le retard fit croître le désir, et que le désir croissant saisit ce qu’il avait trouvé. De là vient que l’Eglise, épouse mystique, dit du même fait, dans le Cantique des Cantiques : «Dans mon petit lit, pendant des nuits, j’ai cherché celui que mon cœur aime». Le Bien-aimé est cherché dans le petit lit, lorsque, dans les moments de repos de la vie présente, nous soupirons dans le désir de notre Rédempteur. C’est pendant la nuit que nous cherchons, car bien que dans ce petit lit l’âme veille, cependant son œil est encore enténébré.

Mais celui qui ne trouve pas son bien-aimé n’a plus qu’à se lever et à parcourir la cité, c’est-à-dire à parcourir l’Eglise des élus par les recherches de son âme; à chercher par les rues et les places, c’est-à-dire à regarder ceux qui vont par les voies étroites ou larges, de telle sorte que, s’il trouve en eux quelques traces du Bien-aimé, il les observe; car il y a, même dans la vie séculière, des personnes qui présentent quelque exemple de vertu à imiter.

Mais, tandis que nous cherchons, les sentinelles qui gardent la cité nous trouvent; c’est-à-dire que les saints Pères, qui veillent à la sécurité de l’Eglise, viennent au devant de nos bons désirs, pour nous instruire par leur parole ou leurs écrits. C’est après les avoir un peu dépassés que nous trouvons celui que nous aimons, car notre Rédempteur, bien qu’il soit par humilité homme entre les hommes, reste cependant, par sa divinité, supérieur aux hommes.

Homélie de Saint Augustin

Pendant la lecture de l’Evangile, vous avez écouté très attentivement; et le fait qu’il raconte est bien présent aux yeux de votre cœur. Vous avez vu, non avec vos yeux de chair, mais avec votre âme, le Seigneur Jésus-Christ à table dans la maison d’un pharisien, et ne méprisant pas son invitation. Vous avez vu aussi une femme renommée dans la cité et de mauvaise renommée, – c’était une pécheresse –, faire irruption, sans être invitée, au milieu du festin auquel était assis son médecin, et demander la santé avec une pieuse audace. Son irruption, importune dans le festin, était opportune pour le bienfait qu’elle attendait.

Car elle connaissait la grandeur du mal dont elle souffrait, et savait aussi qu’il était capable de la guérir, celui auquel elle venait. Elle s’était approchée non pas de la tête, mais des pieds du Seigneur. Et celle qui avait longtemps marché dans la voie du mal cherchait le chemin du bien. Elle répandit d’abord les larmes de son cœur, et elle lava les pieds du Seigneur par l’hommage de sa confession; elle les essuya de ses cheveux, les baisa, les parfuma, son silence parlait, elle ne prononçait pas de paroles mais montrait sa dévotion.

C’est donc parce qu’elle avait touché le Seigneur, en arrosant ses pieds, en les baisant, en les essuyant, en les parfumant, que le pharisien pensait que le Seigneur ne connaissait pas cette femme, car le pharisien était de cette race d’hommes orgueilleux dont le prophète Isaïe dit : «Il en est qui disent : retire-toi loin de moi, ne me touche pas, car je suis pur»; le pharisien pensa que le Seigneur ne savait pas qui était cette femme.

O pharisien qui invites le Seigneur et qui te moques de lui, tu nourris le Seigneur et tu ne comprends pas que c’est par lui que tu dois être nourri? D’où sais-tu que le Seigneur ignore ce qu’a été cette femme, si ce n’est parce qu’il lui a permis d’approcher, si ce n’est parce qu’il a souffert qu’elle baise ses pieds, qu’elle les essuie et qu’elle les parfume? Voilà des choses qu’il n’eût pas dû laisser faire à une femme impure, sur des pieds purs. Si une telle femme se fût approchée des pieds de ce pharisien, il lui aurait dit ce qu’Isaïe dit de telles personnes : «Retire-toi loin de moi, ne me touche pas, car je suis pur». Mais elle, impure, elle s’est approchée du Seigneur, pour se retirer pure; elle s’est approchée malade pour se retirer guérie; elle s’est approchée, confessant ses fautes, pour se retirer professant sa foi.