14 février
Saints Cyrille et Méthode

- Fête des deux frères saints Cyrille et Méthode, évêques. Au IXe siècle, ils évangélisèrent les Slaves, créant pour eux l’alphabet cyrillique et la liturgie slave, toujours en usage, sans préjudice de leur attachement à l’Eglise romaine. Le pape Jean-Paul II les a proclamés patrons de l’Europe, à l’égal de saint Benoît, le 31 décembre 1980.
- À Poitiers, au IVe siècle, saint Lienne, prêtre, compagnon d’exil de saint Hilaire.
- Au début du Ve siècle, saint Maron, moine, qui fit refleurir le désert de Syrie. Un monastère bâti à sa mémoire, fidèle à la doctrine du concile de Chalcédoine, fut le berceau de l’Eglise maronite.
- En Russie, saint Brunon et ses dix-huit compagnons, qui subirent le martyre en 1009.
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Saint Cyrille et Méthode
Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves, frères de sang, naquirent dans une famille noble de Thessalonique. Méthode suivit d’abord la même carrière politique que son père, qui exerçait une haute fonction dans l’administration des affaires de l’Em- pire, puis il se retira dans un monastère du mont Olympe en Bithynie. Quant à son plus jeune frère Constantin, mieux connu ensuite sous le nom de Cyrille qu’il prit en religion, il acquit une science remarquable au cours de ses études à Byzance, où il fut promu aux ordres sacrés. Grâce à ses capacités intellectuelles singulières, on pût lui confier, encore jeune, des charges ecclésiastiques exigeant une grande prudence. Mais il se rendit en secret dans un monastère situé sur les rives du Pont-Euxin. Retrouvé après six mois, il fut nommé docteur public de philosophie à l’école de Constantinople, où il mérita de recevoir le sur- nom de Philosophe. Après avoir accompli une mission chez les Sarrasins, il rejoignit son frère Méthode afin de mener avec lui la vie monastique. Ce- pendant les deux frères furent à nouveau associés à une légation envoyée par les Byzantins chez les Khazars. Tandis qu’ils s’acquittaient de cette mission, ils retrouvèrent près de Cher- son le tombeau de saint Clément, pape et martyr ; ils emportèrent avec eux ces saintes reliques, qui furent re- mises au pape Hadrien II et déposées à Rome au cours d’un rite solennel.
Cependant le prince de Grande Mo- ravie, Ratislav, demandant à l’empereur Michel III d’envoyer à son peuple un évêque et docteur qui lui enseignerait dans sa propre langue la vraie foi chrétienne, Cyrille et Méthode accueillirent d’une âme ardente cette nouvelle, et furent envoyés dans ces régions. Ils consacrèrent tout le reste de leur vie à cette mission parmi les peuples slaves, assumant des travaux innombrables et variés avec une foi ferme et une in- vincible espérance. Ils traduisirent en langue slave les textes de la Sainte Écriture utilisés pour la prière liturgique, et les écrivirent avec un nouvel alphabet, composé par Cyrille. En raison des difficultés provenant d’adversaires qui cherchaient à leur nuire, ils se rendirent à Rome pour défendre et faire avancer l’œuvre qu’ils avaient entreprise. Le pape Hadrien II les reçut avec une très grande bienveillance, et approuva les livres liturgiques en langue slave. Mais Cyrille, pourtant à peine âgé de 42 ans, déjà mûr pour le ciel et ayant consumé toutes ses forces, fut atteint d’une maladie mortelle et s’endormit dans le Seigneur en ce même jour de l’année 869. Rome conserve encore aujourd’hui ses reliques avec une grande piété dans la basilique Saint-Clément.
Méthode, ayant été ordonné archevêque pour la région de l’ancien diocèse de Pannonie, et pro- clamé légat du pape pour les nations slaves, assuma le titre du siège épis- copal restauré de Sirmium. Cependant son apostolat fut interrompu par des troubles politiques et religieux, au point qu’il fut détenu pendant deux ans dans une prison d’où il ne fut libéré que par l’entremise du pape Jean VIII. Mais le nouveau maître de la Grande Moravie, le prince Svatopluk, s’opposa à l’œuvre de Méthode, et celui-ci fut mandé à Rome. Reconnu innocent de tout crime, il obtint du souverain pontife la lettre apostolique Industriæ tuæ, par laquelle était confirmé l’emploi de la langue slave dans la liturgie.
Au cours des dernières années de sa vie, Méthode traduisit en slavon d’autres parties de la Sainte Écriture et des livres liturgiques, ainsi que des œuvres des Pères de l’Église. Enfin, après avoir désigné son successeur, il s’endormit dans le Seigneur à Velehrad en Grande Moravie, presque septuagénaire, le 6 avril de l’année 885. Le pape Léon XIII étendit à l’Église universelle la fête des saints Cyrille et Méthode, célébrée depuis longtemps déjà chez les peuples slaves. Le pape Jean-Paul II, suivant les traces du pape Paul VI qui avait déclaré notre Père saint Benoît patron de l’Europe, lui adjoignit comme co- patrons ces deux frères, qu’on peut appeler « fils de l’Orient », ainsi que « byzantins » par leur patrie, « grecs » par leur nation d’origine, « romains » par la mission qu’ils ont reçue, et « slaves » par les fruits de leur apostolat.