28 juin
Saints apôtres Pierre et Paul

- Fête des saints apôtres Pierre et Paul. l’Eglise se réjouit du témoignage porté dans la Ville Eternelle par le Prince des Apôtres, qui ayant le premier proclamé la divinité du Christ, chargé de confirmer ses frères, continue sa mission dans ses successeurs ; et par l’Apôtre des nations païennes, qui les a éclairées de la lumière de la foi.
- À Sens, au IIIe siècle, sainte Béate, vierge et martyre.
- À Narni, en Italie, en 558, saint Cassius, évêque. Saint Grégoire rapporte qu’il avait la coutume, rare à cette époque, de célébrer tous les jours ; il mourut le jour de la fête des Saints Apôtres après avoir offert le Saint Sacrifice et donné aux fidèles le corps du Seigneur et la paix.
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Sermon du pape saint Léon
(S. 82,1-2)
Sans doute, frères très chers, le monde entier prend-il part à toutes les solennités saintes, et la piété d’une même foi exige-t-elle que le rappel de chaque acte accompli pour le salut universel soit célébré partout avec des expressions de joie commune. Pourtant, la fête de ce jour, en plus de ce respect qui lui est accordé par toute la terre, doit être en notre ville particulièrement vénérée avec une allégresse exceptionnelle : là où le trépas des deux principaux Apôtres est honoré, là aussi au jour de leur martyre doit régner une joie sans pareille. Car ce sont là les deux hommes qui ont fait resplendir pour toi l’Evangile du Christ, ô Rome. Aussi, toi qui était maîtresse d’erreur, tu devins disciple de la vérité.
Ils sont tes pères et tes vrais pasteurs eux qui, pour t’introduire dans le royaume céleste, ont su te fonder beaucoup mieux et bien plus heureusement que ces hommes qui se dépensèrent à poser les premiers fondements de tes murailles et dont l’un, qui t’a donné ton nom, t’a souillée du meurtre de son frère. Ce sont ces Apôtres qui t’ont élevée à une gloire telle que tu es devenue une nation sainte, un peuple élu, une cité sacerdotale et royale, la capitale du monde, par la présence du saint siège du bienheureux Pierre ; de la sorte ton pouvoir s’exerce par la religion divine bien plus loin qu’il ne le fit jamais par ta domination terrestre.
Agrandie par de nombreuses victoires, tu as étendu les droits de ton empire sur terre comme sur mer ; et cependant la force des armes te soumit moins de nations que ne t’en assujettit la paix du Christ. En effet, il convenait éminemment au plan de l’œuvre divine que beaucoup de royaumes soient unis en un seul empire pour qùe la prédication destinée à tous ait promptement accès aux peuples soumis à la domination d’une seule cité.
Mais, alors que cette cité, ignorant l’auteur de son hégémonie, dominait sur presque toutes les nations, elle était aussi esclave des égarements de tous les peuples ; elle pensait avoir adopté une grande religion puisqu’elle n’avait rejeté aucune erreur ! Aussi fut-elle délivrée par le Christ d’autant plus merveilleusement que plus étroitement l’avait enchaînée le diable.
Homélie du prêtre saint Jérôme
(in Mt. 16,13-17)
C’est avec raison que le Sauveur demande : « D’après les hommes qui est le Fils de l’homme ? » Car ceux qui parlent du Fils de l’homme sont des hommes ; par contre, ceux qui reconnaissent sa divinité reçoivent l’appellation de dieux, non celle d’hommes. Quant à ses disciples, ils répondirent : « Pour les uns, c’est Jean-Baptiste, pour les autres, Elie. » Je m’étonne que certains commentateurs aient recherché les raisons de chacune de ces méprises et discuté avec abondance pourquoi les uns ont pensé que notre Seigneur Jésus Christ était Jean, d’autres, Elie, d’autres, Jérémie ou l’un des prophètes. Ne pouvaient-ils le prendre pour Elie et Jérémie tout comme Hérode l’avait pris pour Jean ? « C’est Jean que j’ai fait décapité qui est ressuscité des morts : c’est pourquoi le pouvoir des miracles agit en lui. »
Mais d’après vous, qui suis-je ? Lecteur avisé, fais attention : dans la suite du texte, les Apôtres ne sont pas appelés hommes, mais dieux. Car après avoir dit : « D’après les hommes, qui est le Fils de l’homme ? » il ajoute : « Mais d’après vous, qui suis-je ? » Tandis qu’eux, ils ont une opinion humaine, – ils sont hommes en effet, – vous qui êtes des dieux, qui pensez-vous que je suis ?
Pierre, au nom de tous les Apôtres, proclame : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. ». Il dit : « Dieu vivant » pour le distinguer de ces dieux que l’on croit être des dieux, mais qui sont des morts. « Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : Heureux es-tu, Simon, Bar-Jona. » Il paie de retour le témoignage que l’Apôtre lui a rendu. Pierre avait dit : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ». Cette confession de la vérité a reçu sa récompense. « Heureux es-tu, Simon, Bar-Jona. » Pourquoi ? « Car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, » mais c’est le Père qui te l’a révélé.
Ce que ni la chair ni le sang n’ont pu révéler, la grâce de l’Esprit-Saint l’a révélé. Donc, un mot de cette confession manifeste qu’il tient cette révélation de l’Esprit-Saint dont il doit être appelé le fils. En effet Bar-Jona signifie dans notre langue fils de la colombe.