1 mai

Solennité de saint Joseph

  • Solennité de saint Joseph, artisan.La fête de saint Joseph artisan fut instituée par le pape Pie XII au 1er mai. Dans un monde qui semble perdre de plus en plus le sens et la valeur du travail, l’Église veut ainsi en rappeler la dignité par l’exemple de saint Joseph. Charpentier toute sa vie et homme de foi, Joseph ne fut jamais qu’un collaborateur du Dieu qui crée le monde et tous les matériaux que nous façonnons. La présence de Jésus lui enseigna le prix des heures pénibles et des échecs. Le monde est marqué par le péché, et l’homme, quels que soient ses efforts plus que légitimes pour améliorer le sort de ses frères, ne travaillera jamais qu’à la sueur de son front. Saint Joseph n’eut pas à rêver de lendemains paradisiaques où son travail cesserait d’être un labeur : courbé avec lui sur l’ouvrage, Jésus le rédempteur était là. La dureté du travail a en effet sa grandeur : acceptée comme une réparation, elle a, grâce au Christ, une valeur rédemptrice.
  • Dans le Vivarais, saint Andéol, sous-diacre. Né à Smyrne, il fut envoyé en Gaule avec d’autres missionnaires par saint Polycarpe et fut martyrisé au début du IIIe siècle.
  • Près de Coulmiers, en 524, saint Sigismond, roi des Burgondes. Il expia de grandes fautes dans la pénitence ; jeté dans un puits par ses ennemis, il fut considéré comme martyr et ses restes furent transportés au monastère d’Agaune, en Valais, qu’il avait magnifiquement relevé.

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Sermon de saint Bernardin de Sienne

C’est une règle générale pour toutes les grâces extraordinaires accordées à une créature raisonnable : chaque fois que la bonté divine choisit quelqu’un pour l’élever à une grâce singulière, ou à un état sublime, elle donne les charismes qui sont nécessaires pour sa mission à la personne ainsi choisie, et qui rehaussent considérablement son prestige. Ce principe s’est surtout vérifié dans le grand saint Joseph, le père putatif de notre Seigneur Jésus Christ et le véritable époux de la Reine du monde et de la Souveraine des anges. Choisi par le Père éternel comme fidèle nourricier et gardien de ses plus précieux trésors, son épouse et le Fils de Dieu, il s’est acquitté très fidèlement de cette tâche. Aussi le Seigneur lui dit-il : «Serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton Seigneur.»

Si tu compares saint Joseph à toute l’Eglise du Christ, n’est-il pas cet homme choisi et privilégié avec la collaboration et sous le couvert de qui le Christ fut introduit dans le monde selon l’ordre et l’honneur? Si donc l’Eglise entière est redevable à la Vierge Mère, puisque c’est par Marie qu’elle a été rendue digne de recevoir le Christ, sans aucun doute, après la Vierge, c’est à Joseph que l’Eglise doit une reconnaissance et une vénération uniques. C’est lui, en effet, qui est la clef de l’Ancien Testament, en laquelle la dignité des patriarches et des prophètes a recueilli le fruit de la promesse. De plus, lui seul possède corporellement ce que la condescendance divine leur a promis. Il est donc préfiguré avec raison par ce patriarche Joseph qui mit en réserve du froment pour les peuples. Mais il le surpasse aussi, car ce n’est pas seulement aux Egyptiens qu’il a procuré le pain de la vie matérielle, c’est pour tous les élus qu’il a nourri, avec une très grande sollicitude, le Pain du ciel qui donne la vie céleste.

Assurément, il ne faut pas en douter : la familiarité, le respect et la dignité très élevée dont le Christ l’a entouré pendant sa vie terrestre, comme un fils envers son père, il ne les lui a pas retirées dans le ciel; il les a bien plutôt complétées et portées au plus haut degré. C’est donc avec raison que le Seigneur ajoute à la parole citée plus haut : «Entre dans la joie de ton Seigneur.» Aussi, bien que ce soit plutôt la joie de l’éternelle béatitude qui entre dans le cœur de l’homme, le Seigneur a cependant préféré lui dire : «Entre dans la joie.» Par là, il a voulu insinuer mystérieusement que cette joie n’est pas seulement en lui, mais qu’elle l’entoure de tous côtés, l’absorbe, le submerge comme un abîme sans fond.

Souviens-toi donc de nous, bienheureux Joseph, intercède pour nous par le suffrage de ta prière auprès de celui qui fut considéré comme ton fils; en même temps rends-nous propice la bienheureuse Vierge, ton épouse et la Reine des cieux où le Père et le Fils et le Saint-Esprit règnent dans l’infini des siècles des siècles. Amen.