
L’amour, signe distinctif entre les hommes
Les fils de Dieu ne se distinguent du diable que par la charité. – Là est le grand signe, le grand principe de discernement. Aie tout ce que tu voudras : si cela seul te manque, le reste ne te sert de rien ; mais si tout le reste te manque, et que tu aies la charité, tu as accompli la Loi.
Cet amour transforme aussi nos efforts et transfigure nos sacrifices
S’il y a de l’amour, on ne récusera pas la peine, car il n’y a pas de peine pour celui qui aime.
Se connaître et s’aimer
Puissé-je te connaître, toi qui me connais, te connaître comme je suis connu. – Je confierai ce que je sais de moi ; je confesserai aussi ce que j’ignore de moi : car d’une part, ce que je sais de moi, c’est quand tu fais la lumière sur moi que je le sais ; de l’autre, ce que j’ignore de moi, je l’ignore toujours, jusqu’à ce que mes ténèbres deviennent comme en plein midi devant la face.
Il y a en nous comme deux choses distinctes : l’homme et le pécheur. Comme homme, nous sommes l’ouvrage de Dieu ; comme pécheurs, nous sommes notre propre ouvrage. Détruis ce que tu as fait, afin que Dieu sauve ce qu’il a créé. – Car ton péché te déplaît ; mais il ne te déplairait pas, si la lumière de Dieu ne t’éclairait, et si la vérité ne te le montrait à découvert. – Réveillez-vous, puisqu’il fait jour, le jour luit ; ce jour, c’est Jésus-Christ.
Aimer toutes choses en Dieu
Qui peut vivre sans affection ? Et pensez-vous, frères, que ceux qui craignent Dieu, qui honorent Dieu, aiment Dieu, n’aient pas d’affection ? – L’homme ivre se réjouit, et le juste ne se réjouirait pas ? – Malheureux celui-là, même quand il s’enivre ; bienheureux celui-ci, même quand il a faim et soif. – Qu’il voie la peine du premier et sa propre joie, et pense à Dieu. Celui qui maintenant nous donne une telle joie de la foi, de l’espérance, de la charité, de la vérité des Écritures, que ne prépare-t-il pas pour la fin.
Qu’ai-je donc aimé en t’aimant ? – j’aime une lumière, une mélodie, une odeur, un aliment, une volupté, en aimant mon Dieu ; cette lumière, cette mélodie, cette odeur, cet aliment, cette volupté, suivant l’homme intérieur. Voilà ce que j’aime en aimant mon Dieu.
« Nous aussi nous en usons, mais pour les besoins de notre pèlerinage, mais sans en faire dépendre notre bonheur, car ils pourraient nous entraîner avec eux. Nous usons en effet de ce monde comme n’en usant pas (1 Co 7,31), et c’est dans le dessein de parvenir près de celui qui a fait le monde, de demeurer en lui et de jouir avec lui de son éternité. »