G comme…

G comme… grâce du Christ

LA GRÂCE DU CHRIST, MODÈLE DE NOTRE GRÂCE (Saint Augustin)

Il y a trois choses que l’Église catholique enseigne principalement contre ceux-ci (pélagiens) : d’abord, que la grâce de Dieu ne nous est point donnée à raison de nos mérites, parce que tous les mérites des justes sont des dons de Dieu, à eux conférés par la grâce divine : ensuite, que personne, à quelque degré de justice qu’il soit parvenu, ne saurait vivre dans cette chair de corruption sans commettre absolument aucun péché : enfin, que les hommes naissent coupables du péché d’Adam, et marqués du sceau de la réprobation jusqu’à ce que la souillure de leur origine soit effacée par le sacrement de la régénération.

Du don de la persévérance, 4

Depuis que notre nature a péché dans le paradis, d’après l’ordre de la divine Providence, notre génération mortelle prend son type, non plus au ciel mais sur la terre, c’est-à-dire nous ne sommes plus fermés selon l’esprit, mais selon la chair ; nous sommes tous pétris de la même masse de boue, qui est celle du péché.

83 questions q. 68

L’union de l’humanité avec le Verbe n’est-elle pas tout entière une grâce, une grâce incomparable, une grâce parfaite ? Sans la grâce, sans cette grâce unique qui devait faire du Christ une seule personne et la personne que nous connaissons, qu’a mérité cette humanité que nous voyons dans le Christ ?

Sermon 67, 7

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés », il nous montre la grâce du médiateur. Mais Jésus-Christ est médiateur entre Dieu et les hommes, non pas en tant que Dieu, mais en tant qu’homme. Et assurément c’est de Jésus considéré comme homme qu’il est dit : « Et Jésus croissait en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes (1) ». En ce sens nous pouvons donc le dire en toute vérité bien que la nature humaine n’appartienne pas à la nature divine, cependant la nature humaine appartient à la personne du Fils unique de Dieu par l’effet d’une grâce, et cette grâce est si grande qu’il n’y en a pas de plus grande ni même de pareille. Cette assomption de la nature humaine n’a été, en effet, précédée d’aucun mérite; mais de cette union sont venus tous ses mérites.

Tract in joan 82, 4

Il ne dit pas : que vous m’avez commandée, mais : « que vous m’avez donnée à « faire ». Ici, il est évidemment question de la grâce; car la nature humaine, même dans son Fils unique, a-t-elle quelque chose qu’elle n’ait pas reçu ? Pour elle, n’est-ce pas un privilège de ne faire aucun mal et de faire tout le bien possible, et ce privilège ne lui a-t-il pas été accordé, lorsque le Verbe, qui a fait toutes choses, se l’est associée en unité de personne ?

Tract in joan 105, 4

Quiconque nie que le Fils de Dieu ait été prédestiné, nie aussi qu’il soit le fils de l’homme.

Tract in joan 105, 8

C’est par cette grâce que tout homme devient chrétien par le commencement de la foi, comme c’est par elle que dès le commencement cette nature humaine s’est unie au Verbe dans la personne de Jésus-Christ.

De la prédestination des saints

Félicitons-nous donc, et rendons grâces à Dieu de ce que nous sommes devenus non seulement des chrétiens, mais le Christ lui-même.

Tract in joan 21, 8

Retenez bien cela, mes frères, et qu’il demeure dans votre mémoire, puisque vous êtes les enfants instruits de la doctrine et de la foi catholique. Reconnaissez dans Jésus-Christ ta tête et le corps, et dans ce même Christ le Verbe de Dieu, unique et égal au Père. Voyez de là par quelle admirable grâce vous touchez à Dieu, au point qu’il a voulu être un avec nous, lui qui est un avec son Père.

Ps 142, 3

Qu’y aura-t-il de plus libre que le libre arbitre, quand il ne pourra plus se faire l’esclave du péché ? et pourtant cette liberté fût devenue la récompense du premier homme, s’il eût persévéré, comme elle a été la récompense des saints anges. Maintenant donc que le péché a fait perdre tous les mérites, toute délivrance est l’oeuvre propre du don de la grâce, laquelle devait être la récompense du mérite.

De la correction 32

N’est-ce donc pas pour empêcher l’orgueil de nous séduire, que nous sommes condamnés, dans ce séjour de faiblesse, à vivre dans le besoin d’une rémission quotidienne de nos péchés? C’est ce mal de l’orgueil qui forçait l’Apôtre à se défier de son propre jugement; parce qu’il n’était point encore arrivé à la participation de ce bien suprême, et qu’il restait exposé aux atteintes de l’orgueil, l’ange de Satan lui fut donné pour le souffleter, et le tenir sans cesse sous l’impression de son propre néant.

Contre Julien 4, 28