A comme…

A comme… amour de Dieu et amour du prochain

Amour de Dieu et amour du prochain

« Tout ce qu’il y a dans l’Écriture – dans la Loi et les prophètes – dépend de ces deux commandements »
Puisque régner dans le ciel n’est rien d’autre que d’adhérer à Dieu et à tous les saints, par l’amour, en une seule volonté, au point que tous n’exercent ensemble qu’un seul et même pouvoir, aime donc Dieu plus que toi-même, et déjà tu commences à tenir ce que tu veux posséder parfaitement dans le ciel. Accorde-toi avec Dieu et avec les hommes — si du moins ceux-ci ne se séparent pas de Dieu — et déjà tu commences à régner avec Dieu et avec tous les saints. Car, dans la mesure où tu t’accordes maintenant avec la volonté de Dieu et avec celle des hommes, Dieu et tous les saints s’accorderont avec ta volonté. Si donc tu veux être roi dans le ciel, aime Dieu et les hommes comme tu le dois, et tu mériteras d’être ce que tu souhaites.
Mais cet amour, tu ne pourras le posséder à la perfection que si tu vides ton cœur de tout autre amour… Voilà pourquoi ceux qui remplissent leur cœur d’amour de Dieu et du prochain n’ont de vouloir que celui de Dieu, ou celui d’un autre homme, pourvu qu’il ne soit pas contraire à Dieu. Voilà pourquoi ils sont fidèles à prier, ainsi qu’à s’entretenir et à se souvenir du ciel ; car il leur est agréable de désirer Dieu et de parler de celui qu’ils aiment, d’entendre parler de lui et de penser à lui. C’est aussi pourquoi ils se réjouissent avec qui est dans la joie, ils pleurent avec qui est dans la peine (Rm 12,15), ils ont compassion des malheureux et ils donnent aux pauvres, car ils aiment les autres hommes comme eux-mêmes… Oui, c’est bien ainsi que « toute la Loi et les prophètes se rattachent à ces deux commandements » de l’amour.

Saint Anselme, Lettre 112, à Hugues le reclus

« Je vous demande de m’aimer du même amour que je vous aime. Vous ne pouvez le faire complètement, puisque je vous ai aimés sans être aimé. Dès lors l’amour que vous avez pour moi est une dette que vous acquittez, non une grâce que vous me faites, tandis que l’amour que j’ai pour vous au contraire est une grâce que je vous accorde, et non une dette. Vous ne pouvez donc me rendre l’amour que je réclame, et cependant je vous en offre le moyen dans votre prochain : faites pour lui ce que vous ne pouvez faire pour moi. Mais je vous ai placés à côté de votre prochain, pour vous permettre de faire pour lui ce que vous ne pouvez faire pour moi : l’aimer par grâce, et avec désintéressement, sans en attendre aucun avantage. Je considère alors comme fait à moi ce que vous faites au prochain »

Sainte Catherine de Sienne, Dialogo 64.