A comme…

A comme… amour du prochain

Aimer son prochain

Aime son frère celui qui, devant Dieu, là où lui seul voit, tranquillise son cœur et se demande en son for intérieur si vraiment il agit ainsi par amour de son frère ; et cet œil qui pénètre dans son cœur, là où l’homme ne peut atteindre, lui rend témoignage.

S. Augustin

« Il n’y a pas de commandement plus grand que ces deux-là »

On ne peut aimer vraiment Dieu sans aimer le prochain, ni aimer vraiment son prochain sans aimer Dieu. Et c’est pour cela que l’Esprit a été donné aux disciples à deux reprises : d’abord par le Seigneur quand il vivait sur la terre, puis par le Seigneur quand il régnait au ciel (Jn 20,22; Ac 2). Il nous est donné sur la terre pour aimer le prochain, du ciel pour aimer Dieu. Mais pourquoi d’abord sur la terre et ensuite du ciel, sinon pour nous donner clairement à comprendre cette parole de Jean : « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » (1Jn 4,20) 
Ainsi, mes frères, chérissons bien notre prochain ; aimons celui qui est proche de nous, pour qu’il nous devienne possible d’aimer celui qui est au-dessus de nous. Que notre esprit s’exerce à rendre au prochain ce qu’il doit à son Dieu, afin de mériter de jouir en Dieu d’une joie parfaite avec ce même prochain. C’est alors que nous parviendrons à cette joie des habitants du ciel, dont nous avons déjà reçu le gage par le don du Saint Esprit. Tendons de tout notre amour vers cette fin où nous nous réjouirons sans fin. Là se trouve la sainte assemblée des citoyens du ciel ; là, une fête certaine ; là, un repos assuré ; là, une paix véritable, qui désormais ne nous sera plus seulement laissée, mais donnée par notre Seigneur Jésus Christ (Jn 14,27).

Saint Grégoire le Grand, Homélies sur l’Évangile, n°30