E comme…

E comme… Église

Aimer l’Église et ceux qui la constituent

Nous aimons la beauté de la maison de Dieu et la demeure où habite sa gloire, si nous mêmes sommes aussi cette demeure. Et quelle est la beauté de la maison de Dieu et la demeure où habité sa gloire, sinon ce temple sacré dont l’Apôtre dit : “Le temple de Dieu est saint, et c’est vous qui êtes ce temple ?” Notre œil est agréablement flatté lorsque dans les édifices élevés par la main des hommes il voit l’élégance unie à la magnificence : ainsi la maison de Dieu est belle et sa demeure pleine de gloire, lorsque les cœurs des fidèles, comme des pierres vivantes, sont unis entre eux par le lien de la charité. Apprenez ainsi ce que vous devez aimer, afin de pouvoir l’aimer. Aimer la beauté de la maison de Dieu, c’est sans aucun doute aimer l’Église : non pas les murailles et les toitures élevées par des ouvriers, non pas les marbres polis et les lambris dorés ; mais, les hommes fidèles et saints, qui aiment Dieu de tout leur coeur, de toute leur âme, de tout leur esprit, et le prochain comme eux-mêmes.

S. Augustin (sermon XV)

L’Église descend du ciel

Il est écrit que cette cité descend du ciel, parce que Dieu la forme de la grâce céleste…
Et elle descend du ciel dés son origine, puisque, dans la traversée des siècles, c’est par la grâce de Dieu, qui descend du ciel lors du bain de la régénération et de la mission d’en-haut de l’Esprit-Saint, que ses habitants s’accroissent continuellement. Mais au denier jugement de Dieu, qu’il exercera par son Fils Jésus-Christ, elle recevra de la bonté divine une clarté si intense et si neuve, qu’elle sera délivrée de tous ses vestiges de vétusté, puisque les corps eux-mêmes passeront de leur ancien état de corruption et de mortalité à un nouvel état d’incorruption et d’immutabilité

S. Augustin, Sermon IX

« Recevoir celui que j’envoie, c’est me recevoir moi-même »

Après l’amour de notre Seigneur, je te recommande celui de l’Église, son Épouse. Elle est en quelque sorte la colombe qui couve et fait naître les petits de l’Époux. Rends toujours grâce à Dieu d’être fille de l’Église, à l’exemple d’un si grand nombre d’âmes qui nous ont précédés dans cette voie bienheureuse. Aie beaucoup de compassion pour tous les pasteurs, prédicateurs et guides spirituels ; on en trouve sur toute la surface de la terre… Prie Dieu pour eux, afin qu’en se sauvant eux-mêmes, ils soient féconds et procurent aux âmes le salut.
Priez pour les personnes perfides comme pour les ferventes, priez pour le Saint Père, pour toutes les nécessités spirituelles et temporelles de l’Église ; car c’est elle notre mère. Faites aussi une prière spéciale pour tous ceux qui œuvrent au salut des âmes pour la gloire du Père.

Saint Padre Pio de Pietrelcina

« Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette »

L’Église est appelée le corps du Christ. Elle est maintenant ce qu’était son corps matériel lorsqu’il était visible sur terre. Elle est l’instrument de sa puissance divine. C’est d’elle que nous devons approcher pour obtenir de lui le bien. Et c’est elle qui, si quelqu’un l’insulte, fait naître sa colère. Mais qu’est-ce que l’Église, à vrai dire, sinon une entité humble qui provoque parfois l’insulte et l’impiété chez les hommes qui ne vivent pas de la foi ? Elle est un « vase d’argile » (2Co 4,7)…
Nous savons que les meilleurs de ses ministres sont imparfaits et faillibles, soumis aux tendances mauvaises comme tous leurs frères. Et pourtant c’est d’eux que le Christ a dit, en ne parlant pas seulement des apôtres mais des soixante-dix disciples (auxquels les ministres chrétiens sont sûrement égaux, quant à leurs charges) : « Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous méprise me méprise, et celui qui me méprise méprise Celui qui m’a envoyé ».
En plus, il a fait des pauvres, des faibles et des affligés les témoins et les agents de sa présence. Et là encore, il est naturel que la même tentation nous guette de les négliger et de les traiter avec irrévérence. Ce que le Christ était, ses disciples en ce monde le sont aussi, et de même que sa condition obscure et faible portait les hommes à l’insulter et à le maltraiter, ainsi les mêmes caractéristiques chez les témoins de sa présence portent les hommes à l’insulter maintenant… En tous temps donc le Christ est en ce monde — mais non ostensiblement, pas plus maintenant qu’aux jours de sa vie corporelle.

S. John Henry Newman