I comme…

I comme… imperfection

Imperfections

Nos imperfections ne doivent pas nous plaire, mais elles ne doivent pas nous étonner ni nous ôter le courage. Nous devons en tirer vraiment la soumission, l’humilité et la défiance de nous-mêmes ; mais non pas le découragement ni l’affliction du cœur, ni beaucoup moins la défiance de l’amour de Dieu envers nous ; car si Dieu n’aime pas nos imperfections et nos péchés véniels, il nous aime bien cependant nonobstant eux.
Ainsi, comme la faiblesse et infirmité de l’enfant déplaît à sa mère, et pourtant, non seulement elle ne laisse pas pour cela de l’aimer, mais l’aime tendrement et avec compassion, de même, bien que Dieu n’aime pas nos imperfections et péchés véniels, il ne laisse pas de nous aimer tendrement ; de sorte que David eut raison de dire à notre Seigneur : Aie miséricorde, Seigneur, parce que je suis infirme.

S. François de Sales

Péché véniel ou imperfection

« Vous demandez que c’est que péché véniel et imperfection. Le péché véniel dépend de notre volonté, et où il n’y a point de volonté il n’y a point de péché. Par exemple : si je venais céans demander la Supérieure, et que je lui dise que je la viens voir de la part de la Princesse qui la salue, et chose semblable, et que de tout cela il n’en fût rien, et que seulement j’eusse fait cet agencement en mon esprit, cela n’est pas de grande importance; mais je l’aurais fait volontairement, c’est cela qui fait le péché véniel. Et l’imperfection est quand nous faisons quelque faute par surprise, sans volonté délibérée ; comme par exemple, si je fais un conte à la récréation, et que dans mon discours il s’y glisse quelques paroles qui ne soient pas du tout véritables, ne m’en apercevant point qu’après qu’il serait fait, cela n’est point péché, mais imperfection, et n’ai nullement besoin de m’en confesser. Toutefois, n’ayant rien autre on le pourrait faire ; mais il faut toujours dire un péché que l’on a fait au monde, parce que vous n’auriez pas matière d’absolution. »

S. François de Sales