
Le visage qui rend les yeux à la lumière
On voit Dieu lorsqu’on sait le voir et qu’on tient ouverts les yeux de l’esprit. Tous les hommes ont des yeux, mais quelques-uns, atteints de cataracte, n’aperçoivent plus la lumière du jour. ~ Et si les aveugles ne voient pas, est-ce à dire que le soleil ne brille plus ? ~ En toi aussi, mon ami, les yeux de l’esprit sont aveuglés par les fautes et les désordres ~ comme une taie qui se forme sur l’œil et l’empêche de regarder la lumière du jour. ~ Mais si tu veux, tu peux guérir. Confie-toi entre les mains du médecin, et il ouvrira les yeux de ton âme et de ton cœur. Qui est le médecin ? Dieu !
Puisse le Seigneur Jésus imposer ses mains sur nos yeux, afin que nous soyons capables de regarder non ce qu’on voit, mais ce qu’on ne voit pas. Puisse-t-il ouvrir ces yeux afin qu’ils contemplent non le présent mais l’avenir, et nous révéler cette vue du cœur par laquelle on voit Dieu dans l’Esprit.
La guérison de cet aveugle progresse avec sa foi. Notre Seigneur lui donnant en même temps des yeux visibles et des yeux cachés. L’aveugle crut peu à peu et le Christ lui donna de voir peu à peu. Alors qu’une petite lumière était née dans ses yeux, une grande lumière naquit dans sa pensée. Sa foi étant parfaite à l’intérieur, sa vue fut couronnée à l’extérieur : il voyait tout clairement.
Celui qui demande que s’ouvrent ses yeux se rend bien compte qu’ils étaient jusque-là appesantis. Ne réclame le médecin, en effet, que celui qui désire porter remède à sa maladie. C’est celui-là qui dit au médecin venant du ciel : « Ouvre mes yeux ». ~
Comme l’œil du corps, celui de l’âme a sa souffrance à lui, qui nécessairement s’aggrave à moins qu’un bon médecin ne vienne enlever le voile qui le recouvre. ~ Tu as un moyen d’enlever le voile qui s’étale sur les yeux de ton cœur : tourne-toi vers le Seigneur, et il tombera ce voile. Paul se convertit quand l’eut béni Ananie… C’est simultanément que, chez lui, l’œil du corps et celui de l’âme sontguéris, le médecin lui ayant montré le médicament venant du ciel, ce médecin dont il est écrit : « Il envoya son Verbe et les guérit et les délivra de toute infirmité » (Ps 106, 20). Il n’est pas de la terre ce médecin qui guérit toute infirmité et rend intégralement la santé aux peuples. Envoie-nous donc, Père, un tel médecin ; que vienne ton Verbe ; qu’il ouvre mes yeux. ~
Si Jésus ne nous avait ouvert les yeux, personne n’y aurait vu ; si Jésus n’avait enlevé le voile, personne n’aurait vu resplendir la grâce de l’Évangile. Pierre aussi avait les yeux clos, Jean et Jacques de même. Ils étaient sur la montagne accablés de sommeil, mais, tenus en éveil par l’éclat de la divine majesté, ils ouvrirent les yeux de leur cœur ‘.