Un livre : Quand le Seigneur parle au cœur

TOLLE, LEGE : PRENDS ET LIS !
Aux chrétiens qui réclament un soutien pour leur vie d’oraison, on ne saurait trop conseiller le livre du Père Gaston Courtois : Quand le Seigneur parle au cœur, où la voix de Jésus conduit le lecteur dans les sentiers de la prière.
Mais qui est son auteur ?
Ordonné prêtre en 1925, le Père Courtois (1897-1970) a été procureur général des Fils de la charité. Il a pris des initiatives multiples et fécondes, notamment la création de deux fédérations de patronages organisées autour de journaux bien conçus : Cœurs vaillants pour les garçons (plus de 500 000 lecteurs en 1939) et Âmes vaillantes pour les filles.
Prêchant une retraite à Bruxelles en 1930, il découvrit un dessinateur de talent, imprégné d’idéal scout : Hergé, alias Georges Rémi (1907-1983)1, qui, sur la suggestion de l’abbé Norbert Wallez, avait créé le personnage de Tintin, reporter intrépide, voué à être envoyé dans le monde entier. La première mission choisie par le prêtre fut le pays des Soviets où sévissaient les horreurs du communisme. L’histoire, publiée d’abord dans Le Petit Vingtième, fut reprise dans Cœurs vaillants. Aux yeux du Père Courtois, Tintin n’était cependant pas sans défauts : sans famille et entouré uniquement de célibataires. Sa vie ressemblait à un perpétuel vagabondage, alors que le prêtre français voulait une histoire où la famille jouerait un rôle fondamental. Ainsi naquirent les aventures de la famille de l’ingénieur Legrand, Jo et Zette, et leur singe Jocko (publiées de 1936 à 1939). Le succès fut total ! Les enfants des paroisses les plus populaires préféraient se passer de bonbons que de leur exemplaire de Cœurs vaillants.
À une époque où la repentance s’emparait des intellectuels catholiques, l’enthousiasme communicatif du Père Gaston Courtois entraînait les enfants à un dynamisme conquérant : « À cœurs vaillants, rien d’impossible ! ». Les « petits gars de France » ont le devoir d’être « fiers » de leur foi, de leur chef, le Christ, et de son Église, des saints de leur pays de France, de leur insigne.
Aux adultes aussi le Père Courtois s’efforçait d’infuser le désir de servir virilement la société. Ses livres sur la pratique du commandement visaient à la formation d’une élite responsable : L’Art d’être chef, L’École des chefs.
Mais pour lui, l’essentiel se situait ailleurs. L’unique nécessaire avait un visage et portait un nom : Jésus ! Car, dès son adolescence, le Père Courtois fut attiré par une vie d’intimité avec son Seigneur. La somme énorme de travail fournie par cet homme d’action ne fit jamais tort à ce besoin de prière profonde, à cette Vie intérieure, à cette Écoute du Seigneur, à ce Cœur-à-cœur avec Jésus, à ce Face au Seigneur, comme en témoignent les titres de ses livres.
Très tôt, il avait pris l’habitude d’écrire ce qu’il lui semblait entendre au fond de son âme. « Vous avez de la chance que le Seigneur vous parle ainsi ! », lui disait-on parfois avec une pointe d’ironie. Il se défendait alors d’entendre quoi que ce soit : « J’exprime seulement, dans mon vocabulaire, ce que je crois qu’il veut me dire. »
Les paroles de Quand le Seigneur parle au cœur ont la même tonalité que celles rapportées dans l’Évangile. À l’expérience, on se rend compte qu’elles invitent à être plus détaché, plus généreux et plus uni à Jésus. Le Seigneur nous y dit : « Regarde-moi. Parle-moi. Écoute-moi. De tout ton amour. Je me charge du reste… N’as-tu pas la preuve qu’en dix minutes, je peux projeter une lumière que les livres les plus savants n’apportent pas ? Et quand ils l’apportent, c’est qu’ils ont été priés avant d’être écrits. »