Vingtième dimanche après la Pentecôte
Évangile selon saint Jean (4, 46-53)
En ce temps-là, il y avait à un officier royal dont le fils était malade. À la nouvelle que Jésus était venu de Judée en Galilée, il alla le trouver et le pria de descendre, pour guérir son fils qui se mourait. Jésus lui dit : « Si vous ne voyez miracles et prodiges, vous ne croirez donc pas ! » — « Seigneur, lui dit l’officier, descends avant que mon enfant ne meure. » – « Va, lui dit Jésus ; ton fils vit. » L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et partit. Comme il s’en retournait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui dirent : « Ton fils vit. » Il leur demanda l’heure à laquelle celui-ci s’était trouvé mieux. Ils lui répondirent : « C’est hier, à la septième heure, que la fièvre l’a quitté. » Le père reconnut que c’était bien l’heure à laquelle Jésus lui avait dit : « Ton fils vit. » Et il crut, lui et toute sa famille.
Certains sont tentés au sujet de la foi et du saint sacrement ; il peut y avoir là une suggestion de l’ennemi. Ne te laisse donc pas assaillir par les doutes que le démon t’inspire, ni tourmenter par les pensées qu’il te suggère, mais crois à la parole de Dieu, crois à ses saints et à ses prophètes, et l’esprit mauvais s’enfuira. Il est souvent très profitable à un serviteur de Dieu de subir de telles épreuves. En effet, le diable ne tente pas les incroyants et les pécheurs, puisqu’il est sûr de les posséder ; c’est aux fidèles et aux amis de Dieu qu’il s’attaque afin de s’emparer d’eux par tous les moyens.
Continue donc d’avancer dans la voie de Dieu avec une foi simple et inébranlable ; approche-toi de lui avec un respect humble, et pour tout ce qui dépasse ton entendement, remets-t’en avec confiance à la toute-puissance de Dieu. Dieu ne trompe jamais personne, mais celui qui se fie trop à lui-même risque fort de tomber dans l’erreur. Dieu s’approche des simples, se révèle aux humbles, « donne l’intelligence aux petits » (Ps 118,130), montre le chemin aux âmes pures, mais prive de sa grâce les curieux et les orgueilleux. La raison humaine est souvent convaincue d’erreur, mais la vraie foi est infaillible. La raison et toutes ses recherches doivent se ranger derrière la foi, et non la précéder ou la combattre.
Ou bien encore, la foi du centurion était solidement affermie, et Notre-Seigneur promet d’aller chez lui pour faire ressortir la piété du centurion. Cet officier au contraire, n’avait qu’une foi bien imparfaite, il ne croyait pas bien entièrement que Jésus pût guérir son fils, sans se rendre près de lui, et le refus du Sauveur a pour but de le lui apprendre, comme l’Évangéliste le dit expressément : « Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et s’en alla, sans toutefois comprendre parfaitement cette leçon. »
Ils viennent à sa rencontre, non-seulement pour lui annoncer la guérison de son fils, mais parce qu’ils croyaient que Jésus l’accompagnait, et qu’ils regardaient comme inutile qu’il allât plus loin. La question que leur fait cet officier prouve que sa foi n’était ni bien pure ni bien parfaite : « Et il leur demandait à quelle heure il s’était trouvé mieux, » Il voulut savoir si sa guérison était l’effet du hasard ou de la parole de Jésus : « Et ils lui dirent : Hier à la septième heure, la fièvre l’a quitté. » Voyez comme tout concourt à rendre ce miracle éclatant, la guérison de cet enfant ne suit pas la marche ordinaire, elle est instantanée et complète pour bien établir qu’elle n’est pas due aux lois de la nature, mais à l’action toute puissante de Jésus-Christ : « Et son père reconnut que c’était l’heure à laquelle Jésus lui avait dit : Votre fils est plein de vie, et il crut lui et toute sa maison. »